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  MOULEYDIER sur Dordogne en Périgord pourpre

 

 Mise à jour du 24/02/2025 

 

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Les origines de Mouleydier

   

Le nom du village apparaît pour la première fois sous la forme "castrum de Monte Leyderio" en 1215, sous la plume de Simon de Montfort. Ce dernier mena deux campagnes en Périgord dans le cadre de sa croisade contre les châtelains ayant embrassé l'hérésie cathare.

En 1364, le nom évolue en "Muntlidyer". En 1375, dans un écrit du connétable Du Guesclin, on retrouve la mention de "Montleydier". Enfin, en 1409, un livre du Consulat de Bergerac mentionne déjà le nom actuel du village : "Mouleydier", qui faisait alors partie de la paroisse de Saint-Cybard.

 

L'époque préhistorique

La présence d'armes et d'outils exposés au musée de Périgueux atteste de l'occupation de notre territoire par des hommes préhistoriques.

L'époque gauloise

Un village existait autrefois à l'emplacement actuel de Mouleydier. Sa population était principalement composée de Pétrocores ou Pétrocoriens (Petrocorii en latin), un peuple issu de l'union de quatre tribus celtes installées entre les rivières Dordogne et Isle.

La ville de Périgueux et le Périgord tirent leur nom de ce peuple

 

L'époque gallo-romaine

    

Des indices archéologiques, tels que des tuiles et des pièces de monnaie, suggèrent qu'une villa, probablement propriété de riches Gallo-Romains ou de colons romains, existait à Saint-Cybard, près du pont de l'Estrade (du latin "strada", signifiant voie).

De cette époque subsiste "L'Itinéraire d'Antonin", un livret établi sous l'empereur Dioclétien (284-305), répertoriant les voies romaines. Ces routes pavées étaient surélevées par rapport au sol naturel afin de faciliter la circulation et d'améliorer leur durabilité.

D'après ce document, la route romaine reliant Limoges à Agen via Périgueux (Vésone) traversait la Dordogne à Mouleydier, à un gué praticable connu aujourd'hui sous le nom de "La Péchère" (ou "Peschère"), situé près de l'ancienne maison Pasquet, actuellement appelée Rebière d'Or.

L'époque médiévale

         

Au Moyen Âge, Mouleydier était une châtellenie. Un château fort (1) y était édifié, contrôlant la région et prélevant l'impôt. La châtellenie de Mouleydier relevait elle-même de la seigneurie de Bergerac et lui payait une redevance. Le premier document dont nous disposons sur Mouleydier est un rôle de 1225, signé par Édouard, fils aîné d'Henri III, roi d'Angleterre et lieutenant de son père en Aquitaine.

Par ce rôle, Édouard confère au sieur Armand la prévôté de la châtellenie de Mouleydier avec tous ses droits et dépendances. En 1289, Marguerite de Turenne, veuve de Renaud de Pons, seigneur de Bergerac, institua son fils Hélie Rudel héritier du château et de la châtellenie de Bergerac, Mouleydier et Gensac. Quarante ans plus tard, Roger Bérard, comte du Périgord, céda la ville de Bergerac à Philippe VI de Valois en échange des seigneuries de Montignac et de Mouleydier.

Mouleydier fut donc successivement la propriété d'Henri III, roi d'Angleterre, du prévôt Armand, de Marguerite de Turenne, d'Hélie Rudel, de Philippe VI, roi de France, et de Roger Bérard, comte du Périgord. Pendant la guerre de Cent Ans, Mouleydier changea plusieurs fois d'autorité, passant tantôt sous domination anglaise, tantôt sous domination française. En 1375, alors que Mouleydier était sous contrôle anglais, Du Guesclin assiégea et prit le château.

(1) Le château de Mouleydier était édifié au lieu-dit La Castelle (castellum). Il contrôlait la Dordogne ainsi que l'étroit passage entre les coteaux et la rivière. Aujourd'hui, il ne subsiste qu'un mur d'origine romaine et un puits carré (maison Delayens). Une pièce romaine en bronze, portant l'inscription "Domitien", a été retrouvée sur le site. La découverte de squelettes d'enfants et d'adultes atteste également de la présence d'un cimetière romain. Les Romains avaient déjà établi en ce lieu une place forte destinée à contrôler le gué de "Mons Leydier".

La batellerie

La batellerie existait déjà au XVIe siècle dans cette moyenne Dordogne (de Limeuil à Libourne), mais la navigation n’était véritablement aisée qu’à partir de Mouleydier. En effet, les "malpas" (rapides) entre Mauzac et Tuilières (Grand Thoret et le saut de la Gratusse à Lalinde, les Pesqueyroux à Saint-Capraise-de-Lalinde) rendaient la traversée très difficile. Pour y remédier, la création du canal de Lalinde (de Mauzac à Tuilières) débuta en 1838 sous le règne de Louis-Philippe. Le coût important de cet ouvrage fit dire à ce dernier : "Mais ce canal, on le pave avec des pièces de cent sous !". En 1839, plus de 700 ouvriers travaillaient sur le chantier, et le canal fut livré à la navigation en 1843. Il comporte 9 écluses (Mauzac, Lalinde, La Borie Basse à Baneuil et 6 à Tuilières) pour un dénivelé total de 24 mètres.

Au XIXe siècle, la batellerie était florissante à Mouleydier, avec 59 bateliers recensés en 1872. Elle générait des revenus substantiels grâce aux droits de péage (la leyde). Des gabares (coureaux) descendaient vers Libourne et Bordeaux, transportant du vin des vignobles du Bergeracois, des pavés de Liorac pour les rues de Bordeaux, des piquets d’acacia ou de châtaignier (carassonnes) pour les vignobles bordelais, ainsi que du bois d’œuvre. Au retour, elles rapportaient, entre autres, des "peilles", vieux chiffons destinés aux moulins à papier de Mouleydier.

En revanche, les gabares de la haute Dordogne (courpets) étaient souvent à usage unique ("navigation à bateau perdu"). Elles effectuaient une seule descente avant d’être démantelées pour récupérer du bois d’œuvre ou de chauffage, selon la qualité des essences utilisées pour leur construction. La descente de la haute Dordogne n’était possible que durant deux semaines à la fin du printemps (fonte des neiges du Massif central) et deux semaines au début de l’automne (fortes pluies), le niveau de l’eau étant trop bas le reste du temps.

Mouleydier disposait de deux cales (quais en pente) : l’une en amont du pont et une autre, plus importante, en aval du pont, au niveau du "Petit moulin". Sur cette dernière se trouvait un chantier naval dirigé par le sieur Tambour, activité qui perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle. Un autre chantier naval existait à Mouleydier, sur la rive gauche, à une centaine de mètres en amont du pont. Bien que situé à Saint-Germain-et-Mons, il était toujours associé à Mouleydier, car l’accès depuis Saint-Germain-et-Mons aurait été très difficile en raison de la hauteur des berges, aussi bien pour le personnel que pour le matériel.

Ce chantier naval n’aurait jamais vu le jour sans l’ouverture d’une carrière en 1852 par le sieur Baquey, entrepreneur du barrage éclusé de Bergerac (source : Annales des Ponts et Chaussées). Après l’abandon de la carrière, une plateforme composée de résidus d’exploitation subsista à un niveau supérieur à celui des basses eaux. Le sieur Étienne Chassaigne y installa un chantier de radoub (entretien des coques de bateaux). Les gabares nécessitant des réparations y étaient amarrées lors des hautes eaux, réparées lors des basses eaux, puis restituées à leurs propriétaires lors des hautes eaux suivantes. À cette époque, l’absence de barrage permettait cette méthode de travail, car le niveau de l’eau de la Dordogne variait fréquemment.

Les "anciens" du village, bien que n’ayant pas connu ce chantier en activité, en connaissaient l’existence. Les "plus jeunes", qui dans les années 1960 passaient juillet et août dans la rivière, ne connaissaient pas cette activité, mais ce lieu leur était familier. Une amicale compétition de natation s’y tenait : "Premier arrivé au chantier" (le départ se faisait depuis l’une ou l’autre des piles du pont). Aujourd’hui, l’emplacement du "chantier" est encore visible grâce à une modeste avancée de la berge dans le lit de la rivière, tandis que la carrière a disparu sous la végétation.

En 1875, le premier train entra en gare de Bergerac. En 1879, le tronçon Bergerac–Le Buisson fut mis en service. L’arrivée du "cheval de fer" accéléra le déclin de la batellerie. En 1906, il ne restait plus que 9 bateliers à Mouleydier. La dernière gabare remonta la Dordogne en 1937, avec à la manœuvre le dernier maître de bateau, M. Henri Gonthier.

 

L'emplacement du chantier de radoub vu du pont

Sources documentaires

        

  • Dictionnaire topographique du département de la Dordogne ( Aléxis De Gourgues )
  •  Pré inventaire des monuments du Moyen-âge du canton de Bergerac ( Bernier )
  • Ancien et nouveau Périgord ( Brugières )
  • Archives de Périgueux
  • Jurades de Bergerac
  • Chartreuses en Périgord ( Jean-Marie Belingard, Dominique Audrerie, Emanuel
    et Guy de Chazeaud )
  • Plaquette éditée en 1994 par l'Avenir de Mouleydier pour le 50éme anniversaire des événements 
    du 21 juin 1944
  • Plaquette éditée en 1997 par l'Association Locale de Tourisme de Mouleydier ( A.L.T )
  • Annales des ponts et chaussées

 

 

Jacques et  Monique  PEYRICAL