MOULEYDIER sur Dordogne en Périgord pourpre
A partir du XVIIème siècle, deux moulins à blé ( bled en vieux français ) sont mentionnés dans
Le Grand Moulin
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Le Petit Moulin
ou Moulin de Layguette était muni de
deux roues horizontales, il produisait
quatre quintaux par jour . Il est situé près
de la Dordogne ( Rue du Petit Moulin ! ) .
Une grande partie de la structure
du Bâtiment est d’origine .
C’est maintenant une habitation
( il ne se visite pas ).
Au XIXème siècle, les écrits mentionnent deux autres moulins à blé à Tuilières . Ils étaient positionnés sur le Clérans mais en raison du débit aléatoire de ce ruisseau ces deux moulins étaient dotés d’une réserve d’eau en amont.
Le Moulin des Prés
était muni de deux roues horizontales,
il produisait huit quintaux par jour .
Propriété de Guillaume CHENAUD
jusqu’en 1849, date à laquelle il le
vend à Gustave MESCLOP
( fils du Baron et Général
Jean Zacharie MESCLOP du
château des Merles ) .
Une grande partie de la structure
du bâtiment est d’origine .
C’est maintenant une habitation
( il ne se visite pas ) .
Le Moulin de la Ressègue
était muni de deux roues horizontales,
il produisait six quintaux par jour .
Il est situé près du barrage de Tuilières.
Au 30 janvier 1809 suivant le répertoire
des moulins du 1er Empire, il était la
propriété du Baron et Général Jean Zacharie
MESCLOP. Rien ne subsiste du moulin initial,
si ce n’est la réserve d’eau en amont du moulin.
Après la création du canal, pour compenser la
faible réserve d'eau, une conduite prenant l’eau
sur le canal fut créée pour permettre le
fonctionnement en continu du moulin.
Jusqu'à une "certaine époque", ces moulins produisaient une farine dite "à la grosse" car le son n’était pas séparé de la farine, le tamisage était l’affaire des utilisateurs . Les derniers moulins ayant cessé leur activité ( à la fin du XXème siècle ou au début du XXIème ) sont Le Grand Moulin et le Moulin de la Ressègue mais ils avaient déjà abandonné l’énergie hydraulique.
Il faut noter que les moulins n’ont pas été brûlés par l’occupant le 21 juin 1944 . Peut-être que dans un sursaut d’humanité, le commandement de la 11ème Panzer de la Wehrmacht avait décidé de ne pas infliger à Mouleydier la double peine : destruction et famine …….
Le ruisseau de Mouleydier, le Doux ( ou la Doux ) avec un débit pratiquement constant toute l’année a permis l’implantation de deux moulins à blé sur son cours aval ( dans le bourg ) mais aussi de deux moulins à papier sur le cours amont près des sources car l’autre caractéristique du Doux, ce sont ses eaux claires ( les périodes à forte turbidité sont extrêmement rares ) . La première trace écrite attestant
de la fabrication de papier à Mouleydier date du 20 décembre 1549 . Ces deux moulins fabriquaient du papier dit d’Amsterdam car il était filigrané aux armes d’Amsterdam . Ce papier était chargé dans des gabares jusqu’à Libourne puis transbordé sur des bateaux à destination de la Hollande pour être vendu sur place ou expédié en Russie . Le Moulin bas ( actuellement la salmoniculture ) possédait sept piles
( ces machines permettaient de défibrer les chiffons ) et une roue à aubes toujours visible . La roue à aubes était alimentée en eau par un canal d’amenée venant du Moulin haut . Cet ouvrage en partie visible actuellement, suivait le grand mur de la salmoniculture . Avant l’alimentation en eau potable de
La Castelle ( et même après ) les habitants de ce quartier venaient y puiser l’eau fraîche en empruntant le sentier qui descend de la rue Bel air ( en face de l’école ) vers la rue de la Salmoniculture . Le Moulin haut édifié au plus près de la source du Doux possédait une roue à aubes et sept piles . Au XIX siècle une tannerie remplaça les moulins à papier, les peaux étaient traitées au Moulin bas puis séchées au Moulin haut . L’odeur des déchets attirait les loups très présents à cette époque dans les massifs forestiers de Dordogne ( le dernier loup, un louveteau, a été abattu en Dordogne le 29 mai 1929 ).
Le séchoir à peaux du Moulin haut ( ci-dessous ) a été détruit en 1937 en raison de son état de vétusté.
C'est sans doute à l'époque des invasions ( fin du IX ème siècle ) que fût brûlée la première église
dite de Saint-Cybard, construite et dédiée à Euparchius né en 504 à Trémolat . Il était le fils d'un riche
propriétaire dont le grand-père avait été nommé Gouverneur du Périgord par Clovis .
Il deviendra moine puis vivra en ermite à Angoulême.
Son nom sera déformé en Eparchius puis en Cypart pour finir en Cybard .
L'église était une abbaye peu importante rattachée à Saint-Cybard d'Angoulême .
Au XV siècle, les habitants de Bergerac avaient fait le vœu que s'ils échappaient à la peste, ils iraient
remercier la vierge de Saint-Cybard près de Mouleydier . Les bateliers avaient offert en ex-voto à la
vierge de Saint-Cybard un maquette de bateau que l'on peut encore voir dans l'église.
L'église de Saint-Cybard avait deux cloches bénies par l'Abbé Macerouze en 1740, l'une de ces
cloches fût réquisitionnée à la Révolution pour être fondue en canon .
L'église actuelle date de 1859, elle a été rebâtie sous l'impulsion de l'Abbé Nicot à l'emplacement
de l'ancienne église.
La paroisse de Saint-Cybard ayant disparue, son église est devenue celle de Mouleydier.
Un arrêté ministériel daté du 15/03/1848 a autorisé la construction d'un pont en maçonnerie sur la Dordogne . Le Sieur Giraudel a remporté l'adjudication . Le pont a été ouvert au public le 5 avril 1852, date du début de la concession d'exploitation et du péage .
Cette concession était accordée pour une durée de 102 ans au Sieur Giraudel .
Le montant des droits de passage s'établissait ainsi :
Le passage était contrôlé par un portillon et un portail métalliques.
Nous pouvons retrouver le portail à deux battants à l'actuelle Mairie de Mouleydier ( ancienne maison
du docteur Daude Lagrave ).
Ce droit de péage a été racheté par les communes en 1897.
Ci-dessous, un extrait des annales des "Ponts et chaussées" de 1854 traitant du différend qui opposa
le Sieur Giraudel au Sieur Baquey . L'entreprise du Sieur Baquey, chargée de la construction du barrage "éclusé" de Bergerac, exploitait une carrière située sur la rive gauche de la rivière, en amont
du pont de Mouleydier .
Cette œuvre de génie civil a connu dans les années 1980 ( date exacte à retrouver) une première
tranche de travaux visant à consolider à l'aide de béton armé la partie immergée des deux piles.
Initialement, les piles étaient construites sur un simple empilage ( mais soigneux ) de gros blocs
de pierre reposant à même sur le fond calcaire de la rivière.
Du 29 août au 09 décembre 2022 le pont a reçu une nouvelle cure de jouvence destinée à :
Ci-contre un petit diaporama des travaux :
Dominique De Gourgues, noble gascon et militaire ( 1530-1593 ) qui a écrit de nombreux ouvrages
sur le Périgord attestait déjà dans l'un d'eux de l’existence de "La maison noble des Merles" .
Le château actuel fût construit vers1677 par une famille originaire de Bergerac, les Babut sur un terrain s’élevant progressivement vers la forêt de Liorac depuis le hameau de Tuilières .
En 1717 Joseph Babut s’est marié avec Marthe Valleton de Carrieux, cette union renforça les liens
entre les deux familles . Au milieu du XIXème le Général Jean Zacharie Mesclop ( 1775-1844 ), Baron d'Empire et ami du Général Bugeaud acquit le château et lui apporta quelques modifications
qui lui donnèrent son aspect actuel . Jean Zacharie Mesclop eu une fille et un fils qui n'eurent a priori aucune descendance . La façade la plus remarquable du château avec ses nombreuses baies se trouve du côté de la vallée de la Dordogne . La différence de niveau est rattrapée par un monumental escalier en U à deux volées doubles partant d'une terrasse reposant sur un triplet d'arcades.
Le château des Merles, avec ses trois corps de charpente indépendants, se rattache à cette vieille tradition du "Logis à la française" du XVIIème siècle que nous pouvons retrouver à la chartreuse de la Boissière à Baneuil . Le château est actuellement un hôtel restaurant de prestige avec piscine et golf jouxtant le vignoble d’appellation "Château des Merles" .
Au nord de Mouleydier, proche de la route de Liorac subsiste sur un plateau une fortification en terre étonnamment bien conservée pour un ouvrage en terre datant probablement de l'époque romaine.
Elle est de forme circulaire et son diamètre est d'environ 60 m . Les douves sont d'une profondeur d'environ 3 m et la terre extraite pour les creuser a été utilisée pour créer une plateforme centrale surélevée par rapport au sol naturel . Cette plateforme était réservée à la dignité prétorienne.
A l'époque romaine la forêt était moins dense sur le plateau ce qui permettait aux locataires de cet ouvrage de contrôler aisément la voie de Vésone à Agen qui franchissait la rivière au gué de
Mouleydier . Au Moyen Age elle devint une motte féodale ( toponyme "La Mouthe" ), la plateforme était
dotée de hautes palissades en périphérie et d'un donjon seigneurial au centre . Les mottes féodales
peuvent être considérée comme le type primitif des châteaux médiévaux . Ce lieu était connu des
habitants de Mouleydier sous le nom de "Camp Duguesclin" et fût jusqu'aux années 70 un formidable
terrain de jeux pour les jeunes de Mouleydier.
Ce site se trouve sur une propriété privée avec une habitation proche, vous pouvez le visiter mais
en faisant preuve de discrétion et sans utiliser d'engins motorisés.