MOULEYDIER sur Dordogne en Périgord pourpre
Les enfants de Mouleydier
dans la tourmente de guerre de 1914-1918
Vendredi 9 octobre 2015, dans la salle de la Gravière, la Municipalité de Mouleydier et l'association "Les Pesqueyroux" ont invité la population à l'inauguration de l'exposition. Une centaine de personnes étaient présentes à cet événement, dont des élus nationaux, régionaux et départementaux, ainsi que les maires des communes voisines. L'exposition regroupait de nombreux témoignages de la Première Guerre mondiale : éléments d'uniformes, armements et munitions, objets fabriqués par les poilus, documents ayant appartenu à des poilus. Une partie de ces pièces était prêtée par des habitants de Mouleydier, mais la plupart provenait d'une collection privée dont le propriétaire, très informé sur le quotidien des tranchées, n'hésitait pas à partager ses connaissances avec le public. Quelques panneaux présentaient un bref historique du conflit, différentes plaques commémoratives de la commune, des cartes et des en-têtes de l'époque. D'autres étaient consacrés aux anciens combattants décédés pendant le conflit ou ayant survécu, pour lesquels des documents étaient disponibles. Une mention particulière était faite à Germaine de La Valette-Monbrun, une femme qui s'était portée volontaire pour servir. Pendant cette exposition, le livre de Maryvonne Bournazel, "Les enfants de Mouleydier dans la tourmente 14-18", publié par les Pesqueyroux ( association de recherche historique ), était présenté. Cet ouvrage était le fruit d'un important travail de recherche de plus de deux ans dans les archives locales, départementales et nationales.
Remise de la médaille de Verdun
à la famille de Joseph LAVAL
Lundi 8 août 2016, à la mairie de Mouleydier, s'est déroulée une émouvante cérémonie : la remise
de la médaille « On ne passe pas » et du diplôme du livre d'or de la ville de Verdun à Madame
Sylvie Georgens, arrière-petite-fille du capitaine Joseph Laval, mort à Verdun le 3 août 1916.
L'historique de la famille Laval, ses liens avec Mouleydier et le parcours du capitaine Joseph Laval ont été présentés par les deux jeunes filles de Madame Georgens.
Au cours d'un bref message de remerciements, Madame Georgens nous a informé qu'elle habitait
à Cologne (Allemagne) et qu'elle était mariée à un Allemand.
Cette famille est un bel exemple de la réconciliation franco-allemande.
Si l'évacuation des Alsaciens vers la Dordogne en 1939 est relativement bien connue des Périgourdins, l'arrivée de 2000 familles bretonnes dans les années 1920 ( après la Première Guerre mondiale ) reste méconnue. Pourquoi cette migration de plus de 15 000 personnes ? En Bretagne, la situation des
« petits paysans » était difficile : les familles avaient beaucoup d'enfants, et les terres disponibles pour les jeunes souhaitant s'installer étaient rares et donc chères. À l'inverse, en Dordogne, les terres
étaient nombreuses et bien moins chères qu'en Bretagne, mais il manquait des bras pour les cultiver.
Le choix, par les familles, d'avoir un fils unique afin d'éviter le morcellement des terres entre héritiers, ainsi que la Première Guerre mondiale, qui avait fauché une génération de jeunes hommes, avaient laissé de nombreuses terres inexploitées.
De plus, cette migration était soutenue par l'Église, car de nombreux prêtres avaient suivi ces populations. L'Église avait ainsi la possibilité de réintroduire le catholicisme dans une région où les radicaux socialistes et les protestants étaient nombreux. Sylvain Le Bail est l'auteur de Cœurs de Breizh, qui relate cette migration vécue par ses grands-parents. Retrouvez ci-dessous un entretien avec Sylvain Le Bail sur Tébéo (TV Bretagne Ouest) et dans le quotidien Le Télégramme de Brest.
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Le 21 juin 1944, lors de l'attaque de la 11e Panzer de la Wehrmacht, Mouleydier est pillé puis incendié. Pendant cette attaque, dix-neuf maquisards trouvent la mort au combat ou sont fusillés après avoir été blessés ou faits prisonniers.
Trois civils, dont un enfant de dix ans, sont également tués par un éclat d'obus.
Le 21 juin 1944, du côté de Saint-Germain-et-Mons, un adolescent nommé René Tilhet a consigné les événements de cette journée dans un cahier d'écolier. Par hasard, Albert Gilmet a décidé de faire sortir de l'oubli ces précieux feuillets en les diffusant sur un forum dédié à la Deuxième Guerre mondiale, HISTOMAG 39-45.
Il s'agit de celui d'André Martigne, domicilié à l'époque à Saint-Cybard, qui avait consigné ces événements sur des feuillets manuscrits. Ces feuillets furent retrouvés de nombreuses années plus tard par l'un de ses fils, Jean, puis confiés à Sylvie Aubriot pour être saisis. ( Sylvie Aubriot est la fille de Pierre Martigne, maire de Mouleydier jusqu'en 1965, qui était lui-même l'autre fils d'André Martigne.)
Ci dessous quelques photos du sinistre de Mouleydier
( provenant de la famille de Serge BARRANX )
Ci-dessous, d'autres photos de Mouleydier après le sinistre
( Galerie BONDIER-LECAT )
Tract de propagande de l'occupant invitant la population française
à ne pas pas suivre l'exemple de Mouleydier ( retranscription ci-dessous )
Français !
Il y avait dans le département de la Dordogne un village tranquille et paisible: Mouleydier
Depuis toujours une population laborieuse y vaquait dans le calme à ses occupations.
Mais voici que vint le maquis !
Dans toutes les maisons furent entreposées des réserves d'armes et de munitions.
Les plus jeunes hommes furent mobilisés et les plus âgés au service des renseignements . Quant aux
femmes, elles furent envoyées dans les localité voisines pour y faire de l'espionnage . Il n'y eu plus de
maire pour veiller au maintien de la justice et de l'ordre : le commandement fut assumé au village par un bandit , ancien des brigades internationales d'Espagne, auteur de huit meurtres . Les habitants reçurent
150 grammes de pain par jour, mais les "Chefs" reçurent le triple.
Les assassinats et les vols des bandits étrangers troublèrent tout le voisinage.
Alors l'armée allemande intervint.
Dès l'approche dès soldats allemands, les lâches bandes de maquisards s'empressèrent de fuir en
abandonnant la population sans défense . Mais au cours de tirs effectués contre le maquis, des réserves
de munitions entreposées dans la localité par les terroristes explosèrent mettant ainsi le feu à Mouleydier.
C'est ainsi qu'un village tout entier fut détruit.
Fallait il vraiment en arriver là ?
Si la population de Mouleydier avait comme elle le fit tardivement attiré tout de suite l'attention des
autorités françaises et allemandes sur la présence dans les environs d'un camp de bandits tous ces
maux lui aurait été épargnés.
FRANCAIS, pensez toujours à cela ! Si des maquisards ou des agents étrangers apparaissaient
dans votre région, avant que les bandes s'installent, avertissez en immédiatement les autorités les plus proches.....et vous sauverez ainsi vos maisons, vos fermes et vos vies !
Après le sinistre, environ 90% des habitations du village furent détruites . Dans un premier temps les sinistrés ont été accueillis par leur famille ou des amis dans les quelques habitations épargnées ou dans
les villages aux alentours . Dans un deuxième temps les autorités ont lancé un vaste plan de construction d'habitations individuelles ou mitoyennes en bois à divers endroits de la commune . Ces constructions
furent rapidement affublées du terme plutôt péjoratif de "baraquement", à tort car elles répondaient à tous les cirières de confort en vigueur à cette époque . Par exemple quatre familles étaient hébergées sur le tunnel et parmi celles-ci, certaines y sont restées plus d'une dizaine d'année jusqu'à la construction de la double barre d'immeubles qui se trouve près de l'école.
De ces vestiges du passé ne subsistait que celui de la famille Peyrichou Avenue Pierre Constantin mais il
n'était plus habité depuis la reconstruction de Mouleydier . La photo qui va a suivre a été prise en août
2024 avant que son propriétaire Eric Peyrichou ( qui y a passé de nombreux WE ) le laisse partir après
80 ans de bons et loyaux services car le coût de la remise en état était prohibitif mais il se murmure qu'un
chalet en bois pourrait lui succéder afin de respecter l'esprit du lieu....
Il est possible de trouver d'autres "baraquements" à Mouleydier mais ce ne sont pas des "versions
originales" mais des bâtiments démontés et déplacés ou des bâtiments ayant reçu à l'extérieur
un doublage en matériaux traditionnels.